Et si je vous parle de la cuisine vietnamienne, à quoi pensez-vous ? (« A rien » est aussi une réponse possible, n’ayez pas peur ☺ )
Pour beaucoup de monde, la cuisine vietnamienne se résume
aux Nems et aux Rouleaux de
printemps (non, ce n’est pas chinois mais vietnamien je vous assure). Pour un public plus restreint, le Phở est aussi très apprécié.
Cependant, et heureusement pour les vietnamiens, la cuisine vietnamienne ne se résume pas à ces trois plats (vous imaginez
les gens qui ne mangent que ça pendant 70 ans, les pauvres !!)
Avant de vous citer plein de plats dont les noms vous sont impossibles à retenir, parlons de la culture culinaire vietnamienne en général. Un repas typique au Vietnam se compose de riz, un plat consistant (viande ou poisson), une soupe et un plat aux légumes (sautées ou à la vapeur). Contrairement à ce que vous font croire les restaurants asiatiques en France, le riz n’est pas un accompagnement mais l’élément principal du repas, à tel point que « prendre son repas » se dit, traduit mot par mot, « manger du riz » en vietnamien.
Le riz est très précieux dans la culture vietnamienne. Chaque vietnamien, pendant son enfance, se voit
rappelé combien il est difficile d'obtenir chaque grain de riz. Il est d’ailleurs extrêmement mal poli de laisser ne serait ce
qu’un grain de riz dans son bol. C’est peut être pour cette raison d’ailleurs, qu’il y a toujours une soupe dans le repas
standard, puisqu’on s’en sert pour décoller tout le riz dans le bol ! Et puisqu’on doit manger du riz toute notre vie, la nature
nous a donné plus de 20 sortes de riz différents à choisir (qu’elle est bien faite !). Bizarrement, les gens sont tous
d’accord sur la qualité de chaque sorte et souvent c’est leur condition financière qui décide quelle sorte de riz ils
prennent.
Vous avez deviné, on mange aussi avec les baguettes (je me demande d’ailleurs de quelle origine était l’inventeur/inventrice de cette merveilleuse chose qui nous a fait tous galérer quand on était petit !). En tout cas, cela impose pas mal de choses pour la préparation du repas. En effet, tout est découpé en petits morceaux dans la cuisine vietnamienne (à l’exception des pâtes peut être). Certes, cela demande beaucoup de travail pendant la préparation et nous pourrions nous servir de nos dents (faute de couteau) à la place, mais avouez, ça fait quand même beaucoup moins glamour. Je suis sure que tous les plats vietnamiens sont préparés avec amour, vu le temps de leur préparation …
Contrairement au repas français dont chacun a sa part dans son assiette, au Vietnam, chacun a son bol de riz et les accompagnements sont à partager entre tous. Pour cela, il y a des codes très stricts à respecter. La première est le respect pour nos aînés : on ne se sert JAMAIS avant nos aînés. Ensuite, on retourne les baguettes pour se servir et surtout on ne choisit pas son morceau. En somme, on prend ce qui est au dessus, sans fouiller le plat (bon, vous pouvez jeter des coups d’oeil avant de vous servir pour choisir le morceau qui vous attire le plus, mais soyez discret, fixer le plat n’est jamais très bien vu !)
Qu’ils sont compliqués les vietnamiens ! Mais n’ayez peur, on n’exige pas aux étrangers de connaître toutes
ces règles. Et puis, devant un bol de soupe fumant, les règles importent peu.
En effet, croire que les vietnamiens ne mangent que du riz matin midi et soir est à la fois vrai et faux. C’est en partie vrai parce que 80% (sinon plus) de plats vietnamiens sont à la base de riz. Tenez, le Nem ou les rouleaux de printemps sont enveloppés dans les feuilles de riz (et oui, on pensait déjà aux personnes intolérantes au gluten il y a des centaines d’années !). Mais ce sont plus des dérivés du riz que le riz en lui même qui font la richesse de la cuisine vietnamienne.
Parlons des soupes ! La plus
connue est le phở. Il contient des pâtes, de l’oignon, plusieurs sortes de
viandes, du soja, de la ciboulette, d’autres herbes aromatisées et j’en passe. Mais ce qui rend cette soupe si unique, c’est
son bouillon. Il est impossible à quelqu’un qui ne connaît pas sa recette, de savoir ce qu’il contient : normal, il y a au
moins dix ingrédients différents rien que pour faire le bouillon (je vous ai dit, tout est fait avec amour et passion dans
la cuisine vietnamienne).
Cependant, résumer les soupes vietnamiennes au phở est bien dommage. Je pense que, si vous goûtez une soupe par repas, matin midi et soir, vous ne faîtes pas le tour au bout d’un mois. Chacune, aussi bonne l’une que l’autre à mon goût, est remplie de saveurs et de parfums, finement élaborée et ne se ressemble aucunement. (ça me donne faim rien qu’en pensant à ces merveilleuses choses, miam !)
Où pouvons nous goûter ces soupes ? Au Vietnam ! (Bon d’accord, prendre l’avion pour aller manger un bol de soupe, c’est un peu exagéré, mais vous pouvez profiter pour voir le pays aussi !) La solution moins coûteuse (mais beaucoup moins authentique, mais oui, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre voyons), c’est ... d’aller aux restaurants vietnamiens (un vrai, pas un tenu par un chinois, et si vous avez des doutes, invitez nous, on vous dira si c’est un vrai ou pas :) )